Blacksad

Scénario : Juan Diaz Canales
Dessin et couleurs : Juanjo Guarnido

John Blacksad et Weekly

Je viens de découvrir Blacksad. J'ai du retard : le premier album date de 2000 et à lire les autres blogs, cette série connaît un grand succès. Mieux vaut tard que jamais.

Effectivement, c'est très bien. Les deux premiers albums m'ont beaucoup plu. J'ai beaucoup aimé les dessins.

Les histoires prennent place dans une atmosphère de film noir, dans la ville de New-York des années 50.

Les personnages sont des animaux, dont l'espèce reflète le caractère ainsi que le rôle dans l'Histoire.

Le Héros, John Blacksad est un agile, chat détective privé.

Le berger Allemand Smirnov est un commissaire de police droit et intègre.

La fouine Weekly est un journaliste. Il est curieux mais manque d'hygiène.

- Le premier volume "Quelque part entre les ombres" (2000)  raconte les débuts de John Blacksad et met en scène la corruption et la mafia.

"Parfois, quand j'entre dans mon bureau, j'ai l'impression de marcher dans les ruines d'une ancienne civilisation. Non à cause du désordre qui y règne, mais parce que certainement cela ressemble aux vestiges de l'être civilisé que je fus jadis." 

- Le deuxième volume "Artic-Nation" (2003) met en scène le racisme.

"De toute évidence, ma tête ne plaisait guère aux gens du quartier.... J'avais cependant l'intention de continuer à la montrer. Du moins jusqu'à ce que je retrouve l'enfant....."

 

A découvrir pour ceux qui ne connaissent pas.

Dans le même genre, il existe "Les enfants du capitaine Grant" de Alexis Nesme, qui est également une très bonne BD.

Les enfants du capitaine Grant, Tome 1

L'Héritage du Kaiser

Prise à la bibliothèque, cette bande dessinée m'a beaucoup plu. Elle appartient à  une collection : "Le casse", aux éditions Delcourt, composé de 6 albums décrivant six hold-up défiant l'imagination. L'Héritage du Kaiser est le dernier tome de cette collection. Scénario : Hanna Herik

Dessins : Hairsine Trevor
Couleurs : Lamirand Sébastien

Château de Stolditz, Allemagne, 1936.... Un agent des services secrets est arrêté par ses supérieurs et soumis à la torture. Fer de lance de la Wehrmacht, pourquoi a-t-il supprimé ouvertement des membres de la Gestapo. Emprisonné, il attend la mort ? .... Ou bien le moment opportun pour frapper ?

Le lecteur suit l'histoire de ce brillant officier de la Wehrmacht, qui n'adhère pas à l'idéologie nazie. Grâce à une voix off, nous connaissons ses pensées et nous attachons à sa personnalité. Même si je n'ai pas compris certains détails , j'ai trouvé le scénario de cet album très bon. En fait, il faut lire la BD deux fois pour bien comprendre le scénario. C'est assez malin. Peut-être un regret ! Le casse est trop rapide par rapport au reste l'histoire. Il aurait fallu plus de pages à cet album pour enrichir le récit. Cette BD peut-être à la base d'un excellent film.

D'habitudes, je n'aime pas trop les BD ou le trait du dessin n'est pas net. Mais là, je trouve que cela passe bien, comme pour l'image ci contre. Le dessinateur Hairsine Trevor est un spécialiste des super-héros. Son trait flou participe à cette noirceur, à cette chape de plomb sur la société Allemande.

Les couleurs sombres et le rouge dominent et accentuent le malaise lié au régime Nazi.

J'ai beaucoup aimé cet album. Il m'a fait passé un très bon moment. 

12 La Douce de François Schuiten

De l'auteur François Schuiten, j'avais déjà lu La frontière invisible dans la série Les Cités  obscures. La bande dessinée m'avait intriguée, même si j'avais été un peu déçu par l'histoire.

A la bibliothèque, j'ai trouvé, du même auteur "12 La Douce" et j'ai beaucoup aimé.

L'histoire est simple mais belle. Elle s'appuie sur une locomotive à vapeur qui a vraiment existé.

La locomotive 12.004 de la SNCB (type 12)

Léon Van Bel est mécanicien sur une locomotive à vapeur de type 12. Il  la connaît bien et l'appelle affectueusement "la Douce". Malheureusement, l'ère de la vapeur touche à sa fin : le grand téléphérique électrique arrive et les machines à vapeur sont déclassées.

Léon Van Bel, nostalgique de sa locomotive, rejoint par Elya, une jeune fille muette, décide de partir à la recherche de sa "Douce".

Ce récit pourrait se situer dans les années 50 de notre époque. Mais, à la place des trains électriques, c'est le grand téléphérique qui remplace les machines à vapeur. En fait, cette BD est une uchronie.

A la radio, j'ai entendu que nos techniciens s'intéressent de plus en plus aux téléphériques car ils permettent d'éviter les ponts et tunnels qui sont chers à construire et à entretenir.

A Londres, un téléphérique, construit pour les JO de 2012, est toujours en service.

J'aurais aimer en savoir plus sur le pays dans lequel vit Léon Van Bel et Elya ; il y a des inondations et des vols de métaux, une des grandes villes du pays devient un immense bidonville.

Mais l'auteur s'est principalement intéressé au lien d'affection entre le chauffeur et sa machine à vapeur. 

Téléphérique de Londres.

Après l'histoire, le dessin est superbe. Tout est en noir et blanc. C'est le style habituel du dessinateur François Schuiten, mais je trouve que c'est bien adapté pour décrire les machines à vapeur et les gueules noires des conducteurs.

Une BD sans couleurs met plus en valeur le travail du dessinateur.

A la fin de la BD, un petit bonus nous décrit la vraie histoire de la 12.004.

Il y a aussi un très beau site internet consacré à la BD: 12 La Douce.

C'est du très beau travail instructif.

Bride Stories de Kaoru Mori

Avant, j'avais un préjugé sur les Mangas et je pensais que l'univers des Mangas se limitait aux oeuvres pour jeunes garçons, avec des combats et un style bien particulier.

Mais, depuis deux ou trois ans, grâce à la bibliothèque, je découvre d'excellents Mangas, comme Vinland Saga, Ikigami et Bride Stories.

Bride Stories est une oeuvre de Kaoru Mori. L'histoire se déroule au XIXème siècle dans un petit village d'Asie centrale au sud-est de la Mer d'Aral, sur la route de la soie.

Le manga débute avec le mariage de Karluk, 12 ans et de Amir 20 ans. Le lecteur suit, également  les tribulations de Henry Smith, ethnologue travaillant sur les traditions de l'Asie centrale.

En suivant la vie d'une famille, le lecteur découvre les mœurs et coutumes locales, liées au mariage, à l'élevage, à l'artisanat ( l'ébénisterie, la cuisson du pain, la broderie ). Cependant, le fil conducteur reste les coutumes liées au mariage.

Le graphisme est très beau, très soigné. 

J'ai beaucoup aimé les personnages d'Amir, de Talas et des deux petites pestes jumelles Layla et Leyly. Ces jeunes filles sont très belles, très bien dessinées. De plus, Amir et les deux jumelles sont réactives, spontanées, gentilles.

Cela fait beaucoup de bien de lire ce Manga dépaysant, frais, innocent.

Amir

Amir

Les deux mariés, Karluk et Amir

Les deux jumelles Layla et Leyly, qui aiment beaucoup leur maman

La malheureuse Talas

Vinland Saga Tome 11

Avec un très, très grand plaisir, j'ai poursuivi la lecture de cette saga. Cette dernière décrit l'itinéraire d'un individu, Thorfinn, au début du XIème siècle, au sein d'un univers Viking.

J'aime beaucoup cette saga pour deux raisons.

D'abord, elle présente un intérêt historique et décrit, de façon rigoureuse, une société Viking.

Ensuite, au sein d'un univers très, très violent, le lecteur suit Thorfinn, d'abord jeune enfant, puis adolescent et  enfin jeune homme.

Personnellement, je me suis beaucoup attaché à ce personnage.

Dans ce tome, cependant, le lecteur ne voit pas beaucoup Thorfinn. Ce livre s'intéresse plus au retour du prince Knut  au Danemark et à la famille de Ketil, dont Thorfinn est l'esclave.

En couverture, c'est le prince Knut, superbement dessiné, sombre, intrigant.

Mon garçon lit ce manga pour les combats, mais c'est plus un manga pour adultes car l'auteur s'intéresse beaucoup au caractère des personnages, à leurs qualités et défauts, aux conséquences de leurs actes et décisions.

C'est très bien dessinée, en noir et blanc, précis. Parfois, cependant, certains dessins, traits sont trop accentués comme dans l'image ci-dessous. Mais c'est le seul défaut de ce manga.

Metronom'

Curieux, j'ai emprunté les deux premiers tomes de la série Metronom' à la bibliothèque. Cette BD m'a beaucoup plu.

Metronom' est une série de bande dessinée, réalisée par Eric Corbeyran, scénariste et Grun, dessinateur bd. Pour l'instant, il y a 3 tomes.

     

Dans un futur lointain et proche, au sein d'une société totalitaire, qui se donne l'apparence d'une démocratie, une jeune femme, Lynn, recherche des informations sur son mari, spatio-éboueur, disparu. Elle se fait aider par un journaliste, fouineur et révolté.

Au même moment, un livre Métronom', est envoyé au président, défiant le pouvoir en place.

Les personnages principaux sont attachants : Lynn, sa soeur, le journaliste.

L'histoire est intéressante, un peu plus complexe, confuse dans le second tome.

J'ai beaucoup aimé les dessins de Grun. Il a su dessiné une société, une ville futuriste dans laquelle les gouvernants vivent dans des tours. Par contre, les gens du peuple vivent dans des rues sales, pollués.

Les couleurs sont bien choisies :  un marron rouille, crasseux, par exemple, pour décrire la pollution, le délabrement des rues, le découragement et la mélancolie des "citoyens".

Voici quelques images et la bande annonce de cette Bande dessinée qui m'a fait passer un bon moment.

Servitudes

J'ai emprunté ces 3 tomes à la bibliothèque et cela a été une belle surprise.

Livre 1 : Le Chant d'Anoroer

Livre3 : L'Adieu aux Rois

Livre 2 : Drekkars

C'est une Bd d'Héroïc-Fantasy. Mais l'imaginaire n'est montré que rarement :

L'histoire, écrite par Fabrice David, est complexe mais passionnante. 

Sans trop dévoiler l'histoire, le Royaume des Fils de la Terre se fissure. Un grand seigneur conteste l'autorité du Roi. Mais qui tire vraiment les ficelles ?

Les habitants du Royaume sont nostalgiques des géants, qui n'existent plus.

Le second tome, superbe, nous décrit les "Drekkars" (enfants de dragons). Ce peuple est guidé par un empereur, mais est il à la hauteur ? A la fin, une annexe, très détaillée, nous présente l'organisation de ce peuple.

L'empereur des Drekkars

Dans le troisième tome, l'imaginaire est moins important sauf à la fin. Il raconte une bataille, une tragédie, une folie de guerre.

Normalement, cette série ne comprendra que 5 tomes, mais cela me paraît juste pour décrire une histoire qui a un gros potentiel.

Les dessins réalisés par Eric Bourgier sont très beaux. Il a énormément travaillé sur les armures des chevaliers, les coiffes des personnages, les bijoux, les tatouages, les expressions de visages etc..

Mon tome préféré est le second car les "Drekkars" vivent à l'intérieur de vastes cavernes et les dessins sont superbes. Ils sont colorés en sépia et se rapprochent du noir, gris, blanc et marron.

Dans le troisième tome, le dessinateur a imaginé une très belle cité "Al Astan", porte fluviale et ville péage, témoin de la confrontation entre deux armées.

Vinland Saga Tomes 7 - 8 - 9 - 10

Ce message fait suite aux deux articles suivants : Vinland Saga , Vinland Saga Tomes 4 - 5 -6

Je viens de lire les 4 tomes suivants :

Les tomes 7 et 8 se situent dans le Nord de l'Angleterre et sont centrés sur l'affrontement entre le prince Knut et le roi Sven.

Dans le 8ème tome, le duel entre Askelaad et le roi Sven est intense et tragique. Il me fait penser au tome 8 de la saga "Le Trône de fer" : Les noces pourpres.

Pour les numéros 9 et 10, il y a a une rupture. L'action se situe au Danemark. Thorfinn travaille dans une ferme. C'est plus calme

Certains lecteurs trouvent que la série baisse de rythme, recherche son second souffle. 

Moi, j'ai beaucoup aimé car l'auteur centre d'avantage l'histoire sur Thorfinn. C'est très intéressant et très sympa d'assister à son évolution.

Voici un bon avis, je me situe plus dans le second cas :

La rupture semble vraiment consommée avec les premiers tomes de "Vinland Saga". Et c’est toujours assez déstabilisant, même si cette nouvelle vie de Thorfinn reste intéressante, côté vie au sein de la société viking. Mais il faut quand même avouer qu’après de nombreux tomes au rythme fou des combats de ses guerriers nordiques, se retrouver à la culture des champs crée un sacré choc chez le lecteur, surtout si celui-ci s’était mis sur la série uniquement pour les combats épiques magnifiquement mis en images par Makoto Yukimura.

Pour ceux qui s’intéressaient plus à la transposition en manga du mode de vie des vikings, il n’y a donc pas vraiment de déception car l’existence des esclaves dans un village danois et aussi très éducatif sur l’autre mode de vie dans les rudes contrées du Nord. On a souvent tendance à oublier quel était le quotidien de ces hommes et femmes ayant perdu tous leurs droits et ne valant pas plus qu’un animal. On oublie aussi souvent que les esclaves étaient de toutes les nationalités et toutes les couleurs. Makoto Yukimuraest vraiment pertinent dans son traitement de la vie dans ce village et on sent toujours le sérieux de ce mangaka dans ses recherches historiques.

Voici quelques images du héros de la saga :

• Thorfinn enfant, en Islande avec sa famille

• Thorfinn, jeune combattant en Angleterre avec les mercenaires d'Askelaad

Le jeune Thorfinn à l'oeuvre.

• Thorfinn, dans une ferme au Danemark.

Vinland Saga Tomes 4 - 5 - 6

Ce message fait suite à ce post : Vinland Saga

Je viens de lire les 3 tomes suivants :

J'ai beaucoup appris en lisant cette saga :

- Comme pour le Nord et l'Ouest de la France, l'Angleterre à partir du XIème siècle a été pillé par les Vikings. Cela s'est même transformé en une guerre de conquête dont le but était de renverser le roi Anglo-Saxon.

- Les Vikings ont une mentalité particulière. Ils veulent combattre et mourir sur les champs de batailles pour devenir des Einherjar (guerrier des dieux). Ainsi, avec l'aide des Valkyries, envoyées des dieux, leurs âmes traverseront le Bifröst (pont arc en ciel qui relie les mondes inférieurs au monde des dieux). Ils entreront au Walhalla, demeure des guerriers valeureux au royaume des dieux.

Cette mentalité explique leur violence au combat.

Voici quelques images :

•  Esclaves de Vikings :

Les Vikings font le commerce des esclaves.

• Prince Knut :

Le prince Knut, au départ timide et réservé, va se développer contre son père, le roi Sven qui veut le sacrifier, le tuer au profit de son frère pour éviter des problèmes de succession et de clans.

• Thorfinn :

Le jeune Thorfinn n'arrive pas à vaincre en duel Askelaad, le meurtrier de son père. Ainsi, il reste bloqué, haineux et n'arrive pas à se développer personnellement.

• Askelaad :

Askelaad, ancien esclave, est un mercenaire rusé. Il a tué le père de Thorfinn.

• Thorkell :

 Thorkell veut ressembler au père de Thorfinn et découvrir ce qu'est un vrai guerrier.